Troubles psychiatriques
Les troubles psychiatriques suivants peuvent se manifester après une infection par le SARS-CoV-2 :
- Troubles de l’adaptation
- Trouble dépressif majeur
- Anxiété
- Syndrome de stress post-traumatique (PTSD)
- Troubles des symptômes somatiques
Décompensation d’un trouble anxieux préexistant (par exemple, trouble obsessionnel compulsif) ou un autre trouble psychiatrique préexistant (par exemple, la schizophrénie, le trouble bipolaire).
Anamnèse et diagnostic
L’exploration des manifestations psychiatriques est recommandée dans le cadre d’une approche globale du patient, étant donné la relation dynamique et réciproque entre les symptômes psychiatriques et somatiques. Les antécédents psychiatriques, la famille et le cercle d’amis, et la qualité perçue du soutien ainsi que l’impact sur la vie sociale, professionnelle et familiale doivent être examinés. Le dépistage systématique des symptômes d’anxiété et de dépression ainsi que du syndrome de stress post-traumatique (PTSD) est conseillé chez les patients se plaignant d’affection post-COVID. Des antécédents psychiatriques personnels et familiaux doivent être documentés avec les antécédents de tentatives de suicide et de comportements d’addiction si les patients présentent des symptômes de troubles psychiatriques. Il convient de demander au patient s’il est déjà suivi par un psychiatre ou un psychologue et, le cas échéant, depuis combien de temps. Il est important de rechercher des signes de gravité susceptibles d’aboutir à une consultation psychiatrique d’urgence : idées suicidaires avec projet de passage à l’acte, troubles du comportement avec risque d’automutilation et/ou atteinte d’autrui.
L’échelle suggérée pour dépister l’anxiété ou la dépression dans l’affection post-COVID est la suivante :
La HADS est recommandée ici à la place de l’échelle PHQ-9 utilisée plus couramment, car elle permet d’identifier de manière différenciée l’anxiété et la dépression. Si la HADS est pathologique ou si le diagnostic n’est pas clair, des échelles comme le PHQ-9 (10), l’échelle d’évaluation de la dépression de Montgomery-Asberg (MADRS) (11) ou l’inventaire d’anxiété état-trait (STAI) (12) peuvent être utilisées.
Prise en charge
Tout au long du suivi, il est important d’évaluer l’évolution des symptômes pour lesquels un traitement a été mis en place à l’aide d’échelles psychométriques adaptées au trouble psychiatrique en question. Le suivi spécialisé par un psychiatre ou un psychologue est indiqué dans les situations de troubles psychiatriques sévères et/ou l’absence d’amélioration malgré les mesures thérapeutiques. Le traitement psychiatrique et psychothérapeutique par des spécialistes qui connaissent bien l’affection post-COVID doit être géré dans un cadre interdisciplinaire.
Les antidépresseurs sont inefficaces pour traiter les troubles de l’adaptation et ne sont pas recommandés. Les techniques de relaxation et l’autogestion peuvent être proposées pour les troubles anxieux (44). Le traitement pharmacologique symptomatique peut être indiqué pour l’anxiété et les troubles du sommeil pendant une période limitée avec une évaluation régulière de l’indication et de l’efficacité. La psychothérapie visant à remobiliser les ressources du patient et à rechercher des stratégies d’adaptation est cependant efficace (45).
La présence d’idées suicidaires doit toujours être activement étudiée. L’évaluation du risque de suicide à l’aide de la R.U.D. (Risque-urgence-danger) est recommandée dans ces cas.
Trouble de symptôme somatique et troubles connexes.
Le trouble de symptôme somatique et troubles connexes (DSM-V) correspond à des symptômes somatiques qui ne s’expliquent pas (totalement) par des lésions organiques identifiées objectivement et qui génèrent une détresse psychologique importante. Les troubles neurologiques fonctionnels, les troubles digestifs fonctionnels, le syndrome d’hyperventilation, le dysfonctionnement du larynx, l’anosmie ou l’agueusie fonctionnelle sont des exemples de ces troubles. La présence d’un trouble organique n’exclut pas ce diagnostic. La difficulté d’identifier de tels troubles dans l’affection post-COVID réside dans le manque d’informations sur la physiopathologie sous-jacente du post-COVID. La question de savoir où tracer la ligne et quels tests utiliser en matière d’exploration étiologique par le biais d’investigations paracliniques détermine notre compréhension de certains symptômes. Selon le cas et les symptômes qui se manifestent, le traitement doit combiner une approche physique et psychologique, une thérapie (ergothérapie pour l’autogestion, gestion de l’impact des symptômes), une thérapie respiratoire (syndrome d’hyperventilation) ou de l’orthophonie (dysfonctionnement du larynx).