Recommandations post-COVID pour médecins traitants: Symptômes

Perte du goût ou de l'odorat

Anamnèse et diagnostic

L’anosmie (perte d’odorat) ou l’hyposmie (perte partielle de l’odorat) sont plus fréquentes que la perte de goût (acide, amer, sucré, salé). Les deux manifestations sont liées à la rétroolfaction responsable de nombreuses des sensations aromatiques, souvent désignées par « goût » par les patients. De nombreux patients (mais aussi des médecins) confondent ces deux sens. Les patients peuvent également rapporter une modification du goût ou de l’odorat. Une distinction doit être faite entre la parosmie (distorsion, souvent mauvaise, déclenchée par la présence d’une odeur) et la fantosmie (sensation permanente ou occasionnelle d’odeurs généralement mauvaises, non déclenchée par une source d’odeur), et la dysgueusie (modification du goût sucré, acide, salé, amer). La majorité des patients présentent à la fois des caractéristiques quantitatives (anosmie, hyposmie) et qualitatives (parosmie, fantosmie).

 

Prise en charge

L’entraînement olfactif peut accélérer ou améliorer la récupération après une perte de goût ou d’odorat. L’entraînement olfactif doit se concentrer sur la rééducation du cerveau à reconnaître les odeurs. Cet entraînement peut être réalisé avec des produits ménagers ou des huiles essentielles. Il est recommandé de sentir entre 4 et 6 odeurs deux fois par jour pendant 15 secondes (p. ex. le clou de girofle, la citronnelle, la rose, l’eucalyptus, le café ou la menthe). Le pronostic est potentiellement similaire à celui d’une perte neurosensorielle post-infectieuse ou d’une modification du goût ou de l’odorat. Les parosmies durent en moyenne 14 à 18 mois, avec une amélioration spontanée, et 50 % des symptômes de fantosmie s’améliorent au cours des deux premières années. Une consultation ORL spécialisée et/ou une consultation neurologique est recommandée si les symptômes persistent au-delà de trois mois. Les sprays vasoconstricteurs ou les sprays stéroïdiens locaux ne sont pas indiqués, sauf si d’autres indications justifient ce type de traitement.