La fatigue est présente dans 21% des cas sept à neuf mois après l’infection et dans 16% des cas à douze mois. En cas d’infection par le variant Omicron, la fatigue est présente dans 7.6% des cas trois mois après l’infection.

La fatigue est décrite par les personnes souffrant de post-COVID, également appelé long Covid ou Covid long, comme une sensation de corps « vidé » d’énergie (asthénie), un manque d’initiative et un épuisement suite au moindre effort.

Il est important lorsqu’on parle de fatigue post-COVID de parler et de rechercher le malaise post-effort. Le malaise post-effort est la reproduction des symptômes et sensations de fatigue après le moindre effort (mental ou physique).

Les personnes souffrant de fatigue post-COVID décrivent souvent une fatigue au réveil et un besoin de dormir durant la journée, même en l’absence d’insomnie. La fatigue peut fluctuer durant la journée, avec comme facteurs déclenchants l’effort physique, mais aussi chez certaines personnes des facteurs hormonaux, l’insomnie, le stress, l’angoisse, etc. En comparaison lors d’une dépression, la fatigue tend à diminuer avec l’activité. 

Une évaluation du sommeil est primordiale dans l’évaluation de la fatigue. L’évaluation peut se faire via une consultation chez votre médecin traitant ou des échelles validées pour identifier et classifier la sévérité de l’insomnie.

Votre médecin traitant doit effectuer une revue des symptômes associés et une exclusion d’autres causes de fatigue, avec une évaluation clinique et un bilan biologique.

Et le traitement ?

Il n’existe pas de médicaments pour traiter la fatigue post-COVID en l’absence de déficits vitaminiques ou d’autres causes identifiées. L’objectif de la prise en charge est une atténuation de l’impact des symptômes pour préserver leur niveau d’energie. 

Un suivi régulier est recommandé pour les personnes souffrant de fatigue post-COVID ainsi qu’un journal d’énergie pour suivre l’évolution des symptômes en respectant les 4 P : Planifier, Prendre son temps, Prioriser et Positionner. Un aménagement du quotidien est recommandé en privilégiant les activités de la vie quotidienne et en respectant la réserve d’énergie journalière.

La physiothérapie peut être utile pour éviter le déconditionnement, mais elle doit être modulée par le “pacing” et la préservation des niveaux d'énergie. Une évaluation psychiatrique recherchant les d’autres causes sous-jacentes de la fatigue et la gestion de l’impact de la fatigue sur le quotidien est également indiquée. Une évaluation psychiatrique recherchant d'causes sous-jacentes de la fatigue et la gestion de l’impact de la fatigue sur le quotidien est également indiquée. 

Il existe des exercices pour mieux gérer la fatigue : 

Et le travail ?

Chez les patientes et patients professionnellement actifs, la reprise, progressive au besoin, de leur activité permet une adaptation ainsi qu’une gestion de l’impact des symptômes. Chez les patientes et patients présentant une fatigabilité importante, le fractionnement du travail et une augmentation progressive de l’activité sont conseillés. Il reste important de travailler graduellement sur l’endurance en consolidant d’abord chaque étape avant d’augmenter l’effort nécessaire pour les activités (sociales, professionnelles et autres). 

Privilégier la prise en charge interdisciplinaire.

Comme dans d’autres maladies se manifestant par une fatigue, une approche mind-body (travail sur le corps et l’esprit en même temps) est bénéfique dans le traitement des symptômes. Des techniques de relaxation et des exercices de stimulation du nerf vague (douches froides, respiration abdominale) ou encore la méditation peuvent être efficaces. Le tai-chi, le pilates et le yoga peuvent aussi apprendre aux personnes à contrôler leurs symptômes dans certaines situations.