Mai 2022 - Associations et facteurs

Associations et facteurs

Il s'agit une sélection d'articles scientifiques sur les associations et facteurs liés au post-COVID. En cas d'information manquante, vous pouvez nous contacter à l'adresse suivante : rafael@hcuge.ch.

 

Associations et facteurs - Général

Sexual dimorphism in COVID-19: potential clinical and public health implications (Dimorphisme sexuel dans le COVID-19 : implications cliniques et de santé publique potentielles)

Bechmann N, Barthel A, Schedl A, Herzig S, Varga Z, Gebhard C, Mayr M, Hantel C, Beuschlein F, Wolfrum C, Perakakis N, Poston L, Andoniadou CL, Siow R, Gainetdinov RR, Dotan A, Shoenfeld Y, Mingrone G, Bornstein SR. Lancet Diabetes Endocrinol. 2022 Jan 31:S2213-8587(21)00346-6. doi: 10.1016/S2213-8587(21)00346-6. Epub ahead of print. PMID: 35114136; PMCID: PMC8803381.

Les preuves actuelles suggèrent que la gravité et la mortalité du COVID-19 sont plus élevées chez les hommes que chez les femmes, alors que les femmes pourraient être exposées à un risque accru de réinfection au COVID-19 et de développement d'un post-COVID. Chez les femmes, les facteurs de risque cardiovasculaire, les maladies mentales préexistantes et le stress domestique augmenteraient le risque de post-COVID. Le sexe féminin, le nombre de symptômes au cours de la première semaine, l'IMC et l'âge se révèlent comme prédicteurs d'un post-COVID. De plus en plus de preuves suggèrent que les auto-anticorps, dont les concentrations présentent également des différences spécifiques au sexe, jouent un rôle crucial dans la maladie multi-organique prolongée chez les patients atteints de long COVID. Il a été rapporté que l'asthme préexistant, qui est plus répandu chez les femmes que chez les hommes, augmente encore le risque de développer un long COVID. 

Lien vers l'article scientifique : Sexual dimorphism in COVID-19: potential clinical and public health implications

 

Determinants of persistence of symptoms and impact on physical and mental wellbeing in Long COVID: A prospective cohort study (Déterminants de la persistance des symptômes et impact sur le bien-être physique et mental dans le long COVID : une étude de cohorte prospective)

Righi E, Mirandola M, Mazzaferri F, Dossi G, Razzaboni E, Zaffagnini A, Ivaldi F, Visentin A, Lambertenghi L, Arena C, Micheletto C, Gibellini D, Tacconelli E.. J Infect. 2022 Feb 10:S0163-4453(22)00065-2. doi: 10.1016/j.jinf.2022.02.003. Epub ahead of print. PMID: 35150765; PMCID: PMC8828388.

La durée et les prédicteurs de la persistance des symptômes, de la santé physique et de la détresse psychologique ont été évalués dans cette étude menée à Vérone, en Italie. Au total, 465 patients (54% hommes, 51% hospitalisés) ont été inclus ; 37% présentaient au moins 4 symptômes et 42% se plaignaient de symptômes durant plus de 28 jours. A 9 mois, 20 % des patients étaient encore symptomatiques, montrant principalement de la fatigue (11 %) et un essoufflement (8 %). L'hospitalisation et le séjour en soins intensifs ont augmenté la durée médiane de la fatigue de 8 semaines. L'âge> 50 ans (Odds Ratio OR 2.5), le séjour aux soins intensifs (OR 2.3) et la présentation avec 4 symptômes ou plus (OR 2.0) étaient des prédicteurs indépendants de la persistance des symptômes à 9 mois. Les patients âgés, séjournant aux soins intensifs et présentant de multiples symptômes au début étaient plus susceptibles de souffrir de symptômes à long terme, ce qui avait un impact négatif sur le bien-être physique et mental.

Lien vers l'article scientifique : Determinants of persistence of symptoms and impact on physical and mental wellbeing in Long COVID: A prospective cohort study

 

Number of initial symptoms is more related to long COVID-19 than acute severity of infection: a prospective cohort of hospitalized patients (Le nombre de symptômes initiaux est plus lié au post-COVID que la gravité aiguë de l'infection: une cohorte prospective de patients hospitalisés)

Chan Sui Ko A, Candellier A, Mercier M, Joseph C, Schmit JL, Lanoix JP, Andrejak C. Int J Infect Dis. 2022 Mar 5;118:220-223. doi: 10.1016/j.ijid.2022.03.006. Epub ahead of print. PMID: 35257903; PMCID: PMC8896858.

Une visite de suivi a été effectuée chez 316 patients post-hospitalisation en France dont 115 (36.4%) avaient eu un séjour aux soins intensifs. L'âge moyen était de 64.1 ans et 58.3 % étaient des hommes. Le sexe féminin (odds ratio OR 1.94 ; intervalle de confiance à 95 % [IC], 1.17-3.22 ; P = 0.01), l'hypertension (OR, 2.01 ; IC à 95 %, 1.22-3.31 ; P < 0.01) et le nombre de symptômes initiaux (OR 1.35 ; IC à 95 %, 1.17-1.54 ; P < 0.001) étaient significativement associés à syndrome post-COVID.

Lien vers l'article scientifique : Number of initial symptoms is more related to long COVID-19 than acute severity of infection: a prospective cohort of hospitalized patients

 

Associations et facteurs - Vaccination

Symptoms After COVID-19 Vaccination in Patients with Post-Acute Sequelae of SARS-CoV-2 (Symptômes après la vaccination par le COVID-19 chez les patients présentant des séquelles post-aiguës du SARS-CoV-2)

Nehme M, Braillard O, Salamun J, Jacquerioz F, Courvoisier DS, Spechbach H, Guessous I. J Gen Intern Med. 2022 Feb 22:1–4. doi: 10.1007/s11606-022-07443-2. Epub ahead of print. PMID: 35194744; PMCID: PMC8863092.

Sur 1596 patients COVID-19 évalués aux Hôpitaux universitaires de Genève (47.1% vaccinés: 26.6% une dose, 20.5% deux doses), les symptômes ont disparu (30.8%) ou se sont améliorés (4.7%) dans 35.5% des cas suite à la vaccination, ont été stables dans 28.7% des cas, et aggravés dans 3.3% des cas. L'évolution des symptômes a été rapportée comme autre dans 29.0% des cas et 2.6% ont préféré ne pas répondre. L'amélioration ou l'aggravation des symptômes est survenue dans les 5 jours suivant la vaccination dans 69.6 % et 82.3 % des cas respectivement. La vaccination (une ou deux doses) a été associée à une diminution de la prévalence des six principaux symptômes post-SARS-CoV-2 avec un effet dose-réponse (fatigue, difficulté de concentration ou perte de mémoire, perte ou modification de l'odorat, perte ou modification du goût, essoufflement, et maux de tête).

Lien vers l'article scientifique : Symptoms After COVID-19 Vaccination in Patients with Post-Acute Sequelae of SARS-CoV-2

 

Post-COVID-19 syndrome and humoral response association after one year in vaccinated and unvaccinated patients (Association du syndrome post-COVID et de la réponse humorale après un an chez des patients vaccinés et non vaccinés)

Peghin M, De Martino M, Palese A, Gerussi V, Bontempo G, Graziano E, Visintini E, Elia D, Dellai F, Marrella F, Fabris M, Curcio F, Sartor A, Isola M, Tascini C. Clin Microbiol Infect. 2022 Mar 23:S1198-743X(22)00155-0. doi: 10.1016/j.cmi.2022.03.016. Epub ahead of print. PMID: 35339673; PMCID: PMC8940723.

Des entretiens ont permis d'étudier le syndrome post-COVID 6 et 12 mois après l'infection chez tous les adultes hospitalisés et non hospitalisés atteints de COVID-19 et consultant à l'hôpital d'Udine en Italie (mars-mai 2020). Le statut vaccinal et deux tests sérologiques différents permettant de distinguer la réponse à la vaccination et/ou l'infection naturelle ont également été évalués. 479 personnes (52.6% de femmes, âge moyen 53 ans) ont été interrogées 13.5 mois en moyenne après l'infection aiguë. Un syndrome post-COVID a été observé chez 47.2% (226/479) des patients après un an. Il n'y avait pas de différence significative dans l'aggravation des symptômes post-COVID (22.7 % vs 15.8 %, p = 0.209) entre les patients vaccinés (n=132) et non vaccinés (n=347). 

Lien vers l'article scientifique : Post-COVID-19 syndrome and humoral response association after one year in vaccinated and unvaccinated patients

 

Associations et facteurs - Métabolisme

Obesity and lipid metabolism disorders determine the risk for development of long COVID syndrome: a cross-sectional study from 50,402 COVID-19 patients (L'obésité et les troubles du métabolisme déterminent le risque de développement du syndrome post-COVID: une étude transversale à partir de 50 402 patients COVID-19)

Loosen SH, Jensen BO, Tanislav C, Luedde T, Roderburg C, Kostev K. Infection. 2022 Mar 30:1–6. doi: 10.1007/s15010-022-01784-0. Epub ahead of print. PMID: 35355237; PMCID: PMC8966865.

Dans cette étude allemande, sur les 50 402 patients COVID-19 inclus dans cette analyse, 1 708 (3.4 %) ont reçu un diagnostic de post-COVID. Les troubles du métabolisme (Odds Ratio OR 1.46, IC 95 % 1.28-1.65, p < 0.001) et l'obésité (OR 1.25, IC 95 % 1.08-1.44, p = 0,003) sont des facteurs de risque importants pour le développement du post-COVID. Outre ces facteurs métaboliques, l'âge des patients entre 46 et 60 ans (par rapport à l'âge ≤ 30, (OR 1.81 IC 95% 1.54-2.13, p < 0,001), le sexe féminin (OR 1.33, IC 95% 1.20-1.47, p < 0.001) ainsi que l'asthme préexistant (OR 1. 67, IC 95 % 1.39-2.00, p < 0,001) et la dépression (OR 1.27, IC 95 % 1.09-1.47, p = < 0,002) chez les femmes, et le cancer (OR 1.4, IC 95 % 1.09-1.95, p = < 0,012) chez les hommes étaient associés à une probabilité accrue de développer un post-COVID.

Lien vers l'article scientifique : Obesity and lipid metabolism disorders determine the risk for development of long COVID syndrome: a cross-sectional study from 50,402 COVID-19 patients

 

Role of Body Mass and Physical Activity in Autonomic Function Modulation on Post-COVID-19 Condition: An Observational Subanalysis of Fit-COVID Study (Rôle de la masse corporelle et de l'activité physique dans la modulation de la fonction autonomique sur l'état post-COVID-19 : une sous-analyse observationnelle de l'étude Fit-COVID)

Freire APCF, Lira FS, Morano AEVA, Pereira T, Coelho-E-Silva MJ, Caseiro A, Christofaro DGD, Marchioto Júnior O, Dorneles GP, Minuzzi LG, Pinho RA, Silva BSA. Int J Environ Res Public Health. 2022 Feb 21;19(4):2457. doi: 10.3390/ijerph19042457. PMID: 35206647

L'objectif de l'étude était d'analyser la fonction autonomique de jeunes adultes après une infection légère à modérée par le SARS-CoV-2 et d'évaluer si l'indice de masse corporelle (IMC) et les niveaux d'activité physique modulent la fonction autonomique chez les participants avec et sans COVID-19. Des patients précédemment infectés par le SARS-CoV-2 et des cas témoins sains ont été recrutés pour cette étude observationnelle transversale. Au total, 57 sujets ont été évalués. L'activité du système nerveux sympathique dans le groupe post-COVID a été augmentée. Le COVID-19 favorise des changements dans le système nerveux autonome des jeunes adultes, et ces changements sont modulés par le surpoids/l'obésité et les niveaux d'activité physique.

Lien vers l'article scientifique : Role of Body Mass and Physical Activity in Autonomic Function Modulation on Post-COVID-19 Condition: An Observational Subanalysis of Fit-COVID Study