Février 2022 - Pathophysiologie

Archives - Pathophysiologie

Diverse functional autoantibodies in patients with COVID-19 (Divers auto-anticorps fonctionnels chez les patients atteints de COVID-19)

Wang EY, Mao T, Klein J, Dai Y, Huck JD, Jaycox JR, Liu F, Zhou T, Israelow B, Wong P, Coppi A, Lucas C, Silva J, Oh JE, Song E, Perotti ES, Zheng NS, Fischer S, Campbell M, Fournier JB, Wyllie AL, Vogels CBF, Ott IM, Kalinich CC, Petrone ME, Watkins AE; Yale IMPACT Team, Dela Cruz C, Farhadian SF, Schulz WL, Ma S, Grubaugh ND, Ko AI, Iwasaki A, Ring AM. Nature. 2021 Jul;595(7866):283-288. doi: 10.1038/s41586-021-03631-y. Epub 2021 May 19. PMID: 34010947.

À l’aide d'une technique de découverte d'auto-anticorps à haut débit (rapid extracellular antigen profiling) ; 194 personnes atteintes de COVID-19 léger ou asymptomatique ont été dépistées pour des auto-anticorps à l'hôpital Yale-New Haven aux États-Unis. Les chercheurs ont mis en évidence que les patients atteints de COVID-19 présentent des augmentations marquées de la réactivité des auto-anticorps par rapport aux individus non infectés et montrent une forte prévalence d'auto-anticorps contre les protéines immunomodulatrices (y compris les cytokines, les chimiokines, les composants du complément et les protéines de surface cellulaire). Ces auto-anticorps pourraient perturber la fonction immunitaire et altérer le contrôle virologique en inhibant la signalisation des immunorécepteurs et en modifiant la composition des cellules immunitaires périphériques. L'analyse des auto-anticorps contre les antigènes associés aux tissus a révélé des associations avec des caractéristiques cliniques spécifiques.

Lien vers l'article scientifique : Diverse functional autoantibodies in patients with COVID-19

 

Dysregulation of brain and choroid plexus cell types in severe COVID-19 (Dérégulation de types de cellules du cerveau et du plexus choroïde dans les cas graves de COVID-19)

Yang AC, Kern F, Losada PM, Agam MR, Maat CA, Schmartz GP, Fehlmann T, Stein JA, Schaum N, Lee DP, Calcuttawala K, Vest RT, Berdnik D, Lu N, Hahn O, Gate D, McNerney MW, Channappa D, Cobos I, Ludwig N, Schulz-Schaeffer WJ, Keller A, Wyss-Coray T. Nature. 2021 Jul;595(7868):565-571. doi: 10.1038/s41586-021-03710-0. Epub 2021 Jun 21. Erratum in: Nature. 2021 Oct;598(7882):E4. PMID: 34153974; PMCID: PMC8400927.

Cette étude inclue 14 individus témoins (dont un en phase terminale de grippe) et 8 patients atteints de COVID-19 à l'Université de Stanford, aux Etats-Unis. Le profilage de 65 309 transcriptomes à noyau unique a été réalisé à partir de 30 échantillons de cortex frontal et de plexus choroïde. Il n'y avait aucune trace moléculaire de SARS-CoV-2 dans le cerveau, cependant les chercheurs ont observé de larges perturbations cellulaires indiquant que les cellules barrières du plexus choroïde détectent et relaient l'inflammation périphérique dans le cerveau et montrent que les cellules T périphériques infiltrent le parenchyme. Les chercheurs ont également découvert que les sous-populations de microglie et d'astrocytes associées au COVID-19 partageaient des caractéristiques avec des états cellulaires pathologiques qui avaient déjà été signalés dans les maladies neurodégénératives humaines. À travers les types de cellules, les perturbations associées au COVID-19 se chevauchent avec celles trouvées dans les troubles neurologiques chroniques et résident dans des variantes génétiques associées à la cognition, à la schizophrénie et à la dépression.

Lien vers l'article scientifique : Dysregulation of brain and choroid plexus cell types in severe COVID-19

 

 

18F-FDG brain PET hypometabolism in patients with long COVID (Hypométabolisme par 18F-FDG TEP cérébral chez les patients atteints de COVID long)

Guedj E, Campion JY, Dudouet P, Kaphan E, Bregeon F, Tissot-Dupont H, Guis S, Barthelemy F, Habert P, Ceccaldi M, Million M, Raoult D, Cammilleri S, Eldin C. Eur J Nucl Med Mol Imaging. 2021 Aug;48(9):2823-2833. doi: 10.1007/s00259-021-05215-4. Epub 2021 Jan 26. PMID: 33501506; PMCID: PMC7837643.

En évaluant les TEP de 35 patients atteints de COVID long à Marseille, en France, par rapport à 44 sujets sains contrôlés pour l'âge et le sexe, les chercheurs utilisant une analyse basée sur des whole-brain voxel ont découvert que les patients atteints de COVID long présentaient un hypométabolisme bilatéral dans le gyrus rectal/orbital bilatéral , y compris le gyrus olfactif ; le lobe temporal droit, comprenant l'amygdale et l'hippocampe, s'étendant jusqu'au thalamus droit; le tronc cérébral pons/medulla bilatéral ; le cervelet bilatéral (p-voxel < 0,001 non corrigé, p-cluster < 0,05 FWE corrigé). Ces clusters métaboliques étaient hautement discriminants pour distinguer les patients des sujets sains (classification correcte à 100%). Ces clusters d'hypométabolisme étaient significativement associés à des plaintes fonctionnelles plus nombreuses (tronc cérébral et clusters cérébelleux), et tous associés à la survenue de certains symptômes (hyposmie/anosmie, mémoire/troubles cognitifs, douleur et insomnie) (p < 0,05).

Lien vers l'article scientifique : F-FDG brain PET hypometabolism in patients with long COVID

 

 

Immunological dysfunction persists for 8 months following initial mild-to-moderate SARS-CoV-2 infection (Le dysfonctionnement immunologique persiste pendant 8 mois après une infection initiale légère à modérée par le SARS-CoV-2)

Phetsouphanh C, Darley DR, Wilson DB, Howe A, Munier CML, Patel SK, Juno JA, Burrell LM, Kent SJ, Dore GJ, Kelleher AD, Matthews GV. Nat Immunol. 2022 Jan 13. doi: 10.1038/s41590-021-01113-x. Epub ahead of print. PMID: 35027728.

Cette étude a évalué des individus avec un post-COVID à Sydney, en Australie, par rapport à des individus guéris, appariés selon l'âge et le sexe sans symptômes persistants, des individus non exposés et des individus infectés par d'autres coronavirus. Les patients atteints de symptômes persistants avaient des cellules immunitaires innées hautement activées, manquaient de cellules T et B naïves et présentaient une expression élevée d'IFN de type I (IFN-β) et d'IFN de type III (IFN-λ1) qui restait constamment élevée 8 mois après l'infection. Les combinaisons des médiateurs inflammatoires IFN-β, PTX3, IFN-γ, IFN-λ2/3 et IL-6 étaient associées au long COVID avec une précision de 78,5 à 81,6 %.

Lien vers l'article scientifique : Immunological dysfunction persists for 8 months following initial mild-to-moderate SARS-CoV-2 infection

 

 

Immunoglobulin signature predicts risk of post-acute COVID-19 syndrome (La signature des immunoglobulines prédit le risque de syndrome COVID-19 post-aigu)

Cervia C, Zurbuchen Y, Taeschler P, Ballouz T, Menges D, Hasler S, Adamo S, Raeber ME, Bächli E, Rudiger A, Stüssi-Helbling M, Huber LC, Nilsson J, Held U, Puhan MA, Boyman O. Nat Commun. 2022 Jan 25;13(1):446. doi: 10.1038/s41467-021-27797-1. PMID: 35078982.

En comparant 123 patients atteints de COVID-19 à 35 témoins sains en Suisse, les chercheurs ont trouvé une association entre les niveaux d'IgM et d'IgG3, combinés à l'âge, l'asthme et à cinq symptômes (fièvre, fatigue, toux, dyspnée et symptômes gastro-intestinaux) pendant la phase aiguë de l'infection et le risque de post-COVID, indépendamment du moment du prélèvement sanguin. Cela a été validé avec une cohorte indépendante de 395 personnes atteintes de COVID-19.

Lien vers l'article scientifique :  Immunoglobulin signature predicts risk of post-acute COVID-19 syndrome

 

 

Antibodies in SARS-CoV-2 Infection and Vaccination (Anticorps dans l'infection et la vaccination par le SARS-CoV-2)

Murphy WJ, Longo DL. A. Possible Role for Anti-idiotype N Engl J Med. 2022 Jan 27;386(4):394-396. doi: 10.1056/NEJMcibr2113694. Epub 2021 Nov 24. PMID: 34818473.

Les auteurs discutent du rôle de la protéine (S) et de son utilisation critique du récepteur de l'enzyme de conversion de l'angiotensine 2 (ACE2) pour pénétrer dans la cellule et suggèrent un rôle possible pour les anticorps anti-idiotypes dans l'infection par le SARS-CoV-2 et la vaccination. Les études devraient caractériser davantage toutes les réponses des anticorps et des lymphocytes T au virus et aux vaccins, y compris les réponses Ab2 et le maintien et l'efficacité de l'Ab1.

Lien vers l'article scientifique : Possible Role for Anti-idiotype Antibodies in SARS-CoV-2 Infection and Vaccination

 

 

Multiple Early Factors Anticipate Post-Acute COVID-19 Sequelae (Plusieurs facteurs précoces anticipent les séquelles post-aiguës du COVID-19)

Su, Y., Yuan, D., Chen, D.G., Ng, R.H., Wang, K., Choi, J., Li, S., Hong, S., Zhang, R., Xie, J., Kornilov, S.A., Scherler, K., Pavlovitch-Bedzyk, A.J., Dong, S., Lausted, C., Lee, I., Fallen, S., Dai, C.L., Baloni, P., Smith, B., Duvvuri, V.R., Anderson, K.G., Li, J., Yang, F., Duncombe, C.J., McCulloch, D.J., Rostomily, C., Troisch, P., Zhou, J., Mackay, S., DeGottardi, Q., May, D.H, Taniguchi, R., Gittelman, R.M, Klinger, M., Snyder, T.M, Roper, R., Wojciechowska, G., Murray, K., Edmark, R., Evans, S., Jones, L., Zhou, Y., Rowen, L., Liu, R., Chour, W., Algren, H.A, Berrington, W.R., Wallick, J.A., Cochran, R.A., Micikas, M.E., the ISB-Swedish COVID19 Biobanking Unit, Terri Wrin, Petropoulos, C.J., Cole, H.R., Fischer, T.D., Wei, W., Hoon, D.S.B., Price, N.D., Subramanian, N., Hill, J.A, Hadlock, J., Magis, A.T., Ribas, A., Lanier, L.L., Boyd, S.D. Bluestone, J.A., Chu, H., Hood, L., Gottardo, R., Greenberg, P.D., Davis, M.M., Goldman, J.D., Heath, J.R. Cell (2022), doi: https://doi.org/10.1016/j.cell.2022.01.014.

Des chercheurs de Seattle, Washington, États-Unis, ont mené une enquête longitudinale multi-omique approfondie sur 309 patients atteints de COVID-19, du diagnostic initial à la convalescence (2 à 3 mois plus tard), intégrée aux données cliniques et aux symptômes signalés par les patients. Quatre facteurs de risque post-COVID ont été identifiés, au moment du diagnostic initial de COVID-19 : diabète de type 2, ARNémie SARS-CoV-2, virémie du virus Epstein-Barr et auto-anticorps spécifiques. Chez les patients atteints de post-COVID gastro-intestinal, les lymphocytes T CD8+ spécifiques au SARS-CoV-2 et spécifiques au CMV ont présenté une dynamique unique lors de la récupération du COVID-19. L'analyse des signatures immunologiques associées aux symptômes a révélé une polarisation coordonnée de l'immunité en quatre 10 endotypes présentant une gravité aiguë divergente et des symptômes post-COVID. Les associations immunologiques entre les facteurs post-COVID ont diminué au fil du temps, entraînant des états immunitaires convalescents distincts.

Lien vers l'article scientifique : Multiple Early Factors Anticipate Post-Acute COVID-19 Sequelae

 

 

Human small intestinal infection by SARS-CoV-2 is characterized by a mucosal infiltration with activated CD8 + T cells (L'infection de l'intestin grêle humain par le SARS-CoV-2 se caractérise par une infiltration muqueuse avec des lymphocytes T CD8+ activés)

Lehmann M, Allers K, Heldt C, Meinhardt J, Schmidt F, Rodriguez-Sillke Y, Kunkel D, Schumann M, Böttcher C, Stahl-Hennig C, Elezkurtaj S, Bojarski C, Radbruch H, Corman VM, Schneider T, Loddenkemper C, Moos V, Weidinger C, Kühl AA, Siegmund B. Mucosal Immunol. 2021 Nov;14(6):1381-1392. doi: 10.1038/s41385-021-00437-z. Epub 2021 Aug 21. PMID: 34420043; PMCID: PMC8379580.

Les chercheurs ont analysé des biopsies de l'intestin grêle d'individus infectés par le SARS-CoV-2 à la Charité-Universitätsmedizin, Berlin, et ont détecté l'ARN du SARS-CoV-2 et la protéine de la nucléocapside à l'aide de la qRT-PCR et de l'immunohistochimie dans la muqueuse duodénale. Les chercheurs ont également identifié des changements histomorphologiques de l'épithélium, qui se caractérisaient par une accumulation de cellules T CD8+ intraépithéliales activées ainsi que par une apoptose épithéliale et une prolifération régénérative ultérieure dans l'intestin grêle des patients COVID-19.

Lien vers l'article scientifique : Human small intestinal infection by SARS-CoV-2 is characterized by a mucosal infiltration with activated CD8 + T cells

 

 

Persistent SARS-CoV-2 Nucleocapsid Protein Presence in the Intestinal Epithelium of a Pediatric Patient 3 Months After Acute Infection (Présence persistante de la protéine de nucléocapside du SARS-CoV-2 dans l'épithélium intestinal d'une patiente pédiatrique 3 mois après une infection aiguë)

Arostegui D, Catro K, Schwarz S, Vaidy K, RABINOWITZ s, Wallach T. JPGN Reports: February 2022 - Volume 3 - Issue 1 - p e152 doi: 10.1097/PG9.0000000000000152.

Ce rapport de cas décrit le cas d'une fille de 11 ans à l'hôpital pour enfants de Downstate, New York, États-Unis, souffrant de douleurs abdominales chroniques suite à une infection SARS-CoV-2 positive à la PCR, avec une histopathologie du tissu colique biopsié 3 mois après l'infection montrant des infiltrats lymphocytaires denses et une identification du SARS-CoV-2 sur la coloration immunohistochimique.

Lien vers l'article scientifique : Persistent SARS-CoV-2 Nucleocapsid Protein Presence in the Intestinal Epithelium of a Pediatric Patient 3 Months After Acute Infection