Recommandations post-COVID pour médecins traitants: Prise en charge

Définition du post-Covid

Une proportion importante de patients infectés par le SARS-CoV-2 présente des symptômes qui persistent pendant plusieurs semaines (19) ou même années après l’infection (20). Les patients peuvent présenter une fatigue persistante, un malaise post effort, des troubles cognitifs, de la dyspnée, des douleurs, des troubles cardiaques, digestifs ou psychiatriques, entre autres. La manifestation et l’intensité des symptômes varient et peuvent aussi fluctuer au fil du temps. Les symptômes persistants après l’infection par le SARS-CoV-2 sont appelés affections post-COVID (21), syndrome post-COVID-(19,22) ou COVID long (21).

 

Le 6 octobre 2021, l’Organisation mondiale de la santé a publié une définition de l’affection post-COVID (23).

 

Le diagnostic de l’affection post-COVID repose sur la définition de l’OMS. Les tests confirmant une infection par le SARS-CoV-2 sont une réaction en chaîne de la transcriptase inverse et de la polymérase (RT-PCR) ou un test antigénique pendant la phase aiguë, ou des anticorps anti-N (test sérologique) documentant l’immunité naturelle. Les tests cellulaires ne sont pas recommandés à ce stade en raison de l’absence de normalisation de ceux-ci et du risque de réactivité croisée des tests.

 

La probabilité d’une infection par le SARS-CoV-2 se base sur le jugement clinique et sur l’évolution de la maladie.

 

Cependant, il convient de noter également que d’autres maladies peuvent se manifester par des symptômes similaires.

Deux principaux sous-types de séquelles post-COVID ont été identifiés à ce jour :

  • Les patients présentant des symptômes viraux comprenant la fatigue, le malaise post-effort, les troubles cognitifs entre autres. Ces patients sont généralement traités en ambulatoire et ne requièrent pas d’hospitalisation. Les symptômes ont un impact significatif sur leur capacité fonctionnelle et leur qualité de vie.
     
  • Les patients hospitalisés ou traités dans une unité de soins intensifs, susceptibles de présenter des lésions d’organe et des séquelles spécifiques.

Ces recommandations concernent le premier sous-type de patients et n’aborde pas les séquelles post hospitalisation ou post soins intensifs. La Société suisse de pneumologie a élaboré des lignes directrices spécifiques pour les patients susceptibles d’avoir des séquelles pulmonaires (après l’hospitalisation) (16). Les patients qui ont séjourné dans une unité de soins intensifs (USI) devraient bénéficier d’un suivi interdisciplinaire post soins intensifs.

 

Définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) (23)

L’affection post-COVID-19 survient chez des personnes ayant des antécédents d’infection probable ou confirmée par le SARS-CoV-2, généralement trois mois après l’infection avec des symptômes qui durent au moins deux mois et qui ne peuvent s’expliquer par un autre diagnostic. Les symptômes les plus courants sont la fatigue, l’essoufflement, les troubles cognitifs, mais aussi d’autres symptômes qui ont généralement un impact sur le fonctionnement quotidien.
Les symptômes peuvent apparaitre après la guérison initiale d’un épisode aigu de COVID-19, ou persister depuis la maladie initiale. Les symptômes peuvent également fluctuer ou réapparaître au fil du temps. Une définition distincte peut s’appliquer aux enfants.

 

Les mécanismes sous-jacents de l’affection post-COVID ne sont pas identifiés à ce jour, mais certaines études suggèrent un dérèglement immunitaire potentiel et un état inflammatoire persistant (24,25), un dysfonctionnement endothélial entraînant une micro-thrombose (26) ou la persistance de particules virales (27). Bien que ces mécanismes n’aient pas encore été prouvés de manière concluante, ils pourraient affecter tous les systèmes du corps, y compris le système nerveux autonome (28,29), provoquant potentiellement les symptômes persistant post-COVID. Chez une partie des patients atteints de l’affection post-COVID, les symptômes deviennent chroniques et ont un impact significatif sur la capacité fonctionnelle et la qualité de vie, ce qui établit des similitudes entre l’affection post-COVID et l’encéphalomyélite myalgique/syndrome de fatigue chronique (EM/SFC). Dans ces cas, les approches conseillées de l’affection post-COVID pourraient bénéficier aux patients souffrant d’EM/SFC tout comme les connaissances supplémentaires de l’affection post-COVID pourraient permettre de mieux comprendre la EM/SFC.